« Je pensais, dit-il, que les algues étaient un truc de hippies, mais nos ancêtres mangeaient des algues. C’est bourré d’iode, c’est le végétal le plus nutritif du monde... c’est bon pour la digestion. Incroyable ! » Et à vrai dire, Jamie Oliver a raison sur toute la ligne.
Dans 1 g d’algues, vous avez… Non seulement les algues sont des trésors nutritionnels : en plus des fibres et minéraux, elles contiennent des acides gras polyinsaturés, des protéines (en comparaison, si on prend un gramme d’algues pour un gramme de bœuf, on a la même quantité d’acides aminés et de protéines ![1]). On exploite trop peu cette source de protéine en Occident - c’est notamment un des ingrédients essentiels consommés sur l’Ile d’Okinawa, une des six zones bleues où l’on retrouve nombre de centenaires dans la population. Mais c’est aussi, un végétal bourré de composés chimiques efficaces pour lutter contre l’obésité : fucoxanthine, fucoïdane, alginate, phlorotannins, acide eicosapentaénoïque, dont certains ont la capacité d’inhiber la lipase pancréatique, d’où l’effet anti-obésité. La lipase pancréatique est une enzyme – produite comme son nom l’indique par le pancréas – qui permet de digérer les graisses. C’est notamment cette enzyme qui permet aux animaux qui hibernent « d’avoir à manger » tout au long de l’hiver. En effet, ils stockent une très grande quantité de graisses avant de se retirer, et une fois leur hibernation commencée, la lipase « dissout » les graisses stockées au fur et à mesure pour les nourrir ! Inhiber l’effet de cette enzyme entraine la non-digestion des graisses qui passent alors dans les selles. Pour l’heure, les médicaments prescrits en cas d’obésité ou de surpoids qui inhibent la lipase pancréatique ont des effets néfastes sur la sphère cardiovasculaire[2]. Raison pour laquelle certains chercheurs traquent des substances naturelles qui pourraient avoir un effet sur le surpoids, sans les effets secondaires[3]. Et voici quelques trouvailles :
En 2016, des chercheurs anglais ont étudié l’effet de trois algues brunes (Goémon noir, Ascophyllum nodosum, Fucus vésiculeux, Fucusvesiculosus et Pelvétie, Pelvetia canaliculata) sur l’activité lipasique, in vitro. Tous les extraits testés ont montré des effets inhibiteurs significatifs sur la lipase pancréatique[4]. Une autre étude menée en double aveugle, randomisée et contre placebo à l’université de Laval (Canada), a conclu que « la consommation de l’extrait d’algues brunes (plus précisément les fucus vésiculeux et du goémon noir) pouvait améliorer l’homéostasie du glucose, le profil lipidique, les battements cardiaques et le statut inflammatoire chez les personnes obèses pré-diabétiques »[5]. Alginate : celui qui inhiberait la lipase pancréatique L’alginate est un extrait des algues brunes (fucus et laminaires) qui possède des caractéristiques intéressantes. En effet, les études ont montré qu’il serait efficace dans l’inhibition de la lipase pancréatique[6]. Il aurait aussi la capacité d’améliorer la résistance à l’insuline et de diminuer l’inflammation chronique ainsi que le stress oxydatif. Par ailleurs, la supplémentation en alginate a été utilisée comme traitement d'appoint à la restriction énergétique, pour renforcer la sensation de satiété[7] et améliorer la perte de poids[8]. D’autres propriétés, cachées dans les fucoxanthines On peut regarder plus en détail les composants des algues, pour voir lesquels à proprement parler ont un effet « anti-obésité ». D’abord le pigment de certaines algues brunes, la fucoxanthine, jouerait un rôle dans le contrôle du poids et du métabolisme par plusieurs biais[9] :
Lors d’une étude japonaise, menée en 2017 sur des patients obèses, les participants ont consommé 1 à 3mg/jour de fucoxanthine pendant 4 semaines. L’étude a été menée contre placebo en double aveugle (ni les médecins ni les patients ne savaient qui suivaient quoi comme traitement). Les résultats : les patients qui ont consommé 3mg/jour de fucoxanthine ont vu leur poids, leur graisse abdominale diminuer. Ceux qui ont consommé 1mg/jour ont aussi observé des résultats : tour de taille et de cuisse réduit, masse graisseuse totale réduite, graisse sous-cutanée réduite par rapport au groupe contrôle ayant eu le placebo13. Voici pour finir une liste des algues brunes comestibles :
Aujourd’hui de plus en plus de marques proposent des tartares d’algues, des paillettes d’algues à ajouter aux salades ou à saupoudrer. Ou encore à croquer, car il existe également des chips d’algues. Je suis sûr que vous trouverez de quoi faire pour ajouter cet ingrédient plus fréquemment dans vos assiettes : moins cher que la viande, bon pour lutter contre l’obésité, les algues vont s’inviter à votre table ! Précision : les algues ne sont hélas pas le seul remède à être mal perçu...
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Je connaissais seulement le fucus et nous raffolons des haricots de mer bien que ce ne soit pas facile à trouver dans les magasins. Merci pour cet article très intéressant. Bon et Joyeux Noël bisous Françoise
Par grainedesucre le 23/12/2022 à 16:33
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Merci Françoise bonnes fetes de fin d'année a toi et a tes proches et bonne cuisineAmitié Fabrice.
Par verdetraiteur le 24/12/2022 à 09:34
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