Le Lys du Périgord |
05/10/2011
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Les tribulations du Lys en visite chez Zarathoustra :
"Douce lyre, Douce Lyre ! J'aime le son de ta musique, de ta musique de crapaud ivre ! - comme il me vient de loin,ce son, de loin et d'autrefois, des étangs de l'amour !
O vieille cloche, O douce lyre ! Toutes tes souffrances t'ont déchiré le coeur, souffrance du père, soufrance des pères, souffrance des aïeux ; ton langage a mûri,
-mûri comme les automnes et les après-midi dorés, comme mon coeur de solitaire - maintenant tu dis : le monde lui-même a mûri, le raisin brunit,
-à présent il veut mourir, mourir de bonheur. O hommes supérieurs, ne le sentez-vous pas ? En secret une odeur jaillit,
une odeur et un parfum d'éternité, une odeur de vin brun aux reflets d'or où passe le bonheur des roses, une odeur de vieux bonheur,
-de bonheur ivre, du bonheur mortel de minuit qui chante : le monde est profond, et plus profond que ne le pensait le jour.
Frédéric Nietzsche
Zarathoustra