A un moulin (naguère) fleuri
Adieu persiennes bleues des siècles précédents,
J'ai grand pitié de vous, vous jadis ailées
Transies de lumière par dehors par dedans,
Passoires des étés et gardiennes zélées.
C'était un moulin à aube :
Mais de vos gonds rouillés orphelins du lavoir
La mort n'en voudra guère...
La mort n'en voudra guère.
Vieux moulin du Caudeau (1) vos marronniers sont niais.
Et mon chat gris enfui a emporté la clé,
Ici, la menthe ment, pour rien mon coeur n'y est.
Piano gisant ouvert, la boucle est bouclée.
C'est un moulin du crépuscule...
Mais vous, mes chers regrets, orphelins du manoir :
La vie n'en voudra guère,
La vie n'en voudra guère.
(1) affluent de la dordogne.
Copyright Jean-jacques Dallemand
3 Août 2017