Les bouvreuils |
10/02/2018
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J'attendais depuis des semaines de pouvoir faire de meilleures photos pour vous montrer des bouvreuils..... Mais la météo est si mauvaise, le ciel si sombre .....et ces oiseaux si peu présents, que je me suis résolue à publier ce que j'avais, lasse d'attendre une bonne opportunité.... Les coquins ne se sont montrés que loin de mon poste d'observation, et presque à la nuit tombée...Tant pis, on va faire avec!
J'ai pu observer un mâle, et plusieurs femelles.
Une douce femelle (oui, ses couleurs sont douces!) :
Et le joli mâle à la poitrine éclatante....là, parmi les verdiers.
Me revient en mémoire un poême ...Ces premiers souvenirs de bonheur ou de peine, Par instants on les perd, mais un rien les ramène. Le fusil d'un chasseur, un coup parti du bois, Viennent de réveiller mes remords d'autrefois : L'aube sur l'herbe tendre avait semé ses perles, Et je courais les prés à la piste de merles, Écolier en vacance ; et l'air frais du matin, L'espoir de rapporter un glorieux butin, Ce bonheur d'être loin des livres et des thèmes, Enivraient mes quinze ans tout enivrés d'eux-mêmes. Tel j'allais dans les prés. Or un joyeux bouvreuil, Son poitrail rouge au vent, son bec ouvert, et l'oeil En feu, jetait au ciel sa chanson matinale, Hélàs ! qu'interrompit soudain l'arme brutale. Quand le plomb l'atteignit tout sautillant et vif, De son gosier saignant un petit cri plaintif Sortit, quelque duvet vola de sa poitrine, Puis, fermant ses yeux clairs, quittant la branche fine, Dans les joncs et les buis de son meurtre souillés, Lui, si content de vivre, il mourut à mes pieds ! Ah ! d'un bon mouvement qui passe sur notre âme Pourquoi rougir ? La honte est au railleur qui blâme. Oui, sur ce chanteur mort pour mon plaisir d'enfant, Mon coeur, à moi chanteur, s'attendrit bien souvent, Frère ailé, sur ton corps, je versai quelques larmes. Pensif et m'accusant, je déposai mes armes. Ton sang n'est point perdu. Nul ne m'a vu depuis Rougir l'herbe des prés et profaner les buis. J'eus pitié des oiseaux et j'ai pitié des hommes. Pauvret, tu m'as fait doux au dur siècle où nous sommes.
Auguste Brizeux
(1803-1858)
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