Dans nos villages comtois, la coutume voulait naguère que dans la nuit du 30 avril au 1er mai, les conscrits participent au charivari des « mais ».
Les conscrits? il n'y en a plus! puisque les jeunes hommes de 18 ans ne sont plus appelés sous les drapeaux.
Cependant, la coutume perdure dans certains villages.
Revenons à la tradition:
Autrefois, pour attirer l’attention des jeunes filles à marier, les conscrits déposaient un petit arbre ou une grosse branche devant le domicile de chacune.
La nature du végétal comportait un message pour les initiés: la fille charmante recevait une branche de charme, la coureuse du cerisier, la bêcheuse du sapin ou des épines, la plus belle recevait l'arbre le plus haut.....
Lors de cette nuit carnavalesque, les conscrits ramassaient dans les cours tout ce qui trainait, et au petit matin, certains habitants devaient récupérer les pots de fleurs, la pile de bois, les matériels agricoles ou les vélos entassés pêle-mêle sur la place du village.
Le lendemain, les filles honorées ne manquaient pas d’offrir un pot aux garçons pour arroser leurs « mais ».
Cette coutume, plutôt bon enfant, qui trouve son origine dans des temps très anciens, a perduré jusqu’aux années quatre-vingt.
C'était pour les jeunes l'occasion de se rencontrer, à une époque où les conscrits partaient pour de longs mois....
De nos jours, les jeunes de certains villages tentent de relancer l'affaire, et se livrent au prélèvement de tout ce qu'ils trouvent dans les cours, mais les filles ne sont plus concernées par le dépôt de branches à leur porte. Les occasions de se rencontrer entre jeunes ne manquent plus....
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