Le bouquet final, 23 novembre 2012 |
24/11/2012
|
Les travaux de construction de l'école avancent à grands pas... et je viens de voir aujourd'hui que le bouquet final était posé sur le toit.
C'est une tradition qui se perpétue lorsque le gros oeuvre d'une construction est achevé. Je me souviens très bien lorsque mes parents ont fait construire notre maison, j'avais une dizaine d'années et le bouquet final avait été aussi posé sur le toit de la maison.
Comment se déroulait cette coutume corporatiste au milieu du XIXème siècle?
Quand les ouvriers ont terminé un bâtiment, lorsque le dernier coup de ciseau est donné, que la dernière pièce de charpente est posée au faîte de l’édifice, ils se cotisent, achètent un énorme branchage encore couvert de sa verdure, qu’il ornent de fleurs et de rubans.
Puis l’un d’eux, choisi au hasard, va attacher au haut de la maison qu’on vient d’élever, le bouquet resplendissant des Maçons. Et quand tout l’atelier voit se balancer fièrement dans les airs le joyeux signe, il applaudit et lance un bruyant vivat.
Cette cérémonie accomplie, on prend deux autres bouquets dont les dimensions font la beauté plutôt que le choix des fleurs, et on se rend chez le propriétaire, le bourgeois, puis chez l’entrepreneur. Tous deux, en échange de l’offrande fleurie et parfumée des ouvriers, lâchent quelques pièces de cinq francs avec lesquelles on termine gaiement la journée, sans trop se rappeler les fatigues de la veille et sans s’inquiéter non plus des soucis du lendemain.
Je ne sais pas si cette pratique est encore d'actualité aujourd'hui?
Source : Les Industriels, Métiers et professions de France, XXIX – Le Maçon, par Émile de La Bédollière, éditions Janet, Paris, 1842.