Nous faisons connaissance de François le guide Belge venu s'installer ici et Alf, le chauffeur islandais, qui vont nous accompagner pendant ces 12 prochains jours. Nous sommes finalement un groupe de 11 personnes plus eux deux. Nous apprenons que nous ferons la grande boucle Islandaise à l’envers du programme prévu, ce qui va nous demander un peu de gymnastique mentale, nous qui avions déjà bien eu du mal à repérer le programme avec tous ces noms bizarres. Et nous partons pour l’aventure en gros 4X4 (absolument indispensable pour traverser certaines rivières et rouler sur les pistes cahotiques du centre de l'île) auquel est attelée une remorque pour nos bagages, et des caisses de vaisselle et de nourriture. Mon dictaphone, récemment acheté pour la circonstance, va me servir à capturer les nombreuses explications données par François tout au long de l’itinéraire.
Nous commençons à rouler.
POUR MIEUX COMPRENDRE LA SUITE... D’abord un peu de connaissances géologiques générales
L’Islande est une île qui se divise en trois parties. La partie centrale vers laquelle nous nous dirigeons ce soir est le plus jeune. La ride médio atlantique traverse l’Islande en son centre et c’est là que les éruptions volcaniques se situent principalement maintenant Les paysages se sont formés lors d’éruptions volcaniques sous la glace, une épaisse calotte glacière. La lave était alors bloquée sous la glace. Quand la glace s’est retirée, les éruptions sont alors devenues aériennes. C'est de cette façon que les montagnes dans les paysages se sont formées. Plus on s’écarte du centre, plus les roches volcaniques sont anciennes. L'île, au fur et à mesure de son apparition, s'est écartée par son centre. Les parties situées au Nord Ouest et au Sud Est sont les plus anciennes de l’île et nous verrons plus tard que le paysage est totalement différent, plus érodé.
La roche principale de l’Islande est le basalte. Cela représente d’ailleurs la plus grosse quantité sur la terre. Il y d’autres roches… les roches riolitiques représentent quant à elles 10% des laves en Islande. Elles sont plus acides, plus colorées. La lave, lors d’une éruption, coule beaucoup plus lentement que dans d’autres régions d’autres pays ou d’autres îles volcaniques (on ne parle pas des volcans explosifs, que l'on rencontrera plus tard). Cela est du au climat froid et qui était plutôt étonnamment clément à l’époque des colons (il s’est refroidi quelques siècles plus tard). Les différentes éruptions volcaniques ont une grande influence sur la végétation. La dernière éruption aérienne date de l’an 2000. Il y a également des éruptions sous glacières régulières (on reparlera des glaciers imposants en Islande, taches bleu ciel sur la carte). Actuellement on surveille un volcan de près sous la glace sur la côte sud de L’île. Le volcan le plus actif reste le volcan HEKLA connu de toute l’Europe depuis le moyen âge, qui fait une éruption aérienne habituellement tous les huit ans. Les géologues mettent sérieusement maintenant en garde les promeneurs qui voudraient se rendre sur son flan et surveillent également de près les mouvements sismiques…car la « bête » pourrait se réveiller à tout moment. Nous ne le verrons que de loin à la fin du voyage.
La géothermie comme énergie
Nous faisons un petit détour pour observer le pipeline dont une inclinaison est respectée. Il est aérien. Les Islandais effectuent des forages à 2000 mètres pour récupérer la chaleur du sol et chauffer l’eau du lac PINGVALLAVATH à 90 degrés. Cette eau est envoyée ensuite par ce fameux pipeline vers Reykjavik et les villes environnantes. L’Islande contient 300 000 habitants dont 160 000 habitent à Reykjavik ! Actuellement quasiment tous les foyers sont chauffés par géothermie. Il faut d’ailleurs faire attention quand on tourne le robinet d’eau chaude à ne pas s’ébouillanter. Un conseil d’islandais, mieux vaut commencer par l’eau froide. La géothermie est également utilisée pour les cultures de légumes sous serre (tomates, concombres, poivrons, courgettes….) situées au Sud de l'île.
Un peu d’économie
L’Islande est très américanisée depuis la seconde guerre mondiale et parait avoir vécu largement depuis au dessus de ses moyens. L’économie de l’Islande est basée sur la pêche (avec un système de quota), l’aluminium dont l’exploitation dans l’Est ne donne pas pour l’instant tous les résultats escomptés, et le secteur bancaire avec actuellement un endettement sans précédent. L’économie pour l’heure s’est écroulée comme un château de cartes. Par exemple, l’université subit une restriction budgétaire de 10%. La construction connaît un coup d’arrêt. Les familles sont également, de par leur train de vie, fortement endettées. Les Islandais ont de fait décidé de plutôt rester "à la maison".La mauvaise forme les retient d'aller passer leurs vacances à l'étranger. Nous rencontrerons fréquemment dans le pays des moutons (la viande est vraiment excellente), des vaches dont le lait donne le fameux fromage blanc SKYR, plat national. Il y aussi du porc et de la volaille. On cultive le foin pour le bétail dans certaines zones. L’Islande importe tout son blé pour la farine. L’eau en Islande est très souvent excellente à boire, mais parfois elle sentira le souffre là où on passera.
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