L'hiver n'est pas encore fini mais il est de coutume de ne pas laisser de répit aux sales bêtes du jardin. Parmi les débats qui agitent les jardiniers, il y a l'opportunité ou pas de réaliser des traitements d'hiver et de fin d'hiver, notamment sur arbres et arbustes.
Ces traitements visent à détruire les œufs et autres larves hivernant dans les écorces ou encore sur les mousses et lichens évoluant sur les branches des ligneux. Plusieurs techniques sont utilisées comme étaler une sorte de lait à base de chaux sur le tronc des fruitiers ou encore pulvériser une spécialité à base d'huile végétale sur la ramure des végétaux d'ornement.
Les produits qui sont désormais utilisés ne sont pas à proprement parlé toxiques car la chaux n'est qu'un dérivé calcique et les huiles végétales sont en général des huiles de colza (attention pas celle que l'on utilise en cuisine...).
Mais comment des huiles végétales peuvent tuer des insectes, leurs larves et leurs œufs ?
La raison tient à l'anatomie des insectes en ce sens que ceux-ci ont besoin de respirer (comme nous). A l'inverse des mammifères ou des hommes, ils n'ont pas des narines ou même un museau mais respirent par des orifices qui jalonnent leur carapace ou leur cuticule (épiderme chez les insectes). Cela est valable quel que soit leur stade d'évolution (adulte, larve, forme reproductive). Par sa viscosité l'huile recouvre l'écorce ou l'épiderme de la plante traitée et par là même les œufs des ravageurs et les étouffent en bouchant les orifices respiratoires des bestioles...
Par le passé, on pouvait utiliser des huiles à base de pétrole ou paraffiniques qui agissaient selon le même principe mais qui en plus possédaient des caractéristiques de solvant : pas très écolo...
Mais alors quel est le problème aujourd'hui ?
On commence de plus en plus à distinguer la notion de traitement bio et de préservation de la biodiversité. En effet, sur vos arbres, l'hiver, il n'y a pas que des œufs de pucerons et d'acariens mais également des formes ovipares d'insectes utiles. Et ses derniers ont justement pondu à cet endroit pour que leurs petits se nourrissent des ravageurs présents à leur coté sur l'arbuste ou l'arbre. Donc en traitant (même avec un produit bio tel qu'une huile végétale) vous tuerez indistinctement les bons et les mauvais...
Un déséquilibre va alors s'instaurer et sachant que les populations de nuisibles se reconstituent plus vite que celle des insectes utiles vous risquez tout de même une pullulation de pucerons (ou autre) au printemps avant que tout ne rentre dans l'ordre (après quelques dégâts tout de même).
Alors traiter ou pas en fin d'hiver ? Tout dépend de votre philosophie du jardinage.
Hortiman Cet article vous est proposé par Certi'Ferme
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